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Lean logistics : réduire les coûts et rendre le flux de marchandises plus agile

Publié le 13 novembre 2025
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Le lean logistics permet de transformer une supply chain classique en un flux agile et réactif face aux aléas du marché. En optimisant chaque étape, cette démarche pragmatique aide les entreprises à livrer plus vite, à moindre coût et avec une meilleure satisfaction client. Découvrez les outils incontournables et les formations adaptées pour réussir votre transformation logistique.

L'illustration de l'article sur le lean logistic met en scène une femme portant un gilet jaune et un casque de sécurité qui marche dans une allée d'entrepôt, tablette en main pour le contrôle numérique des stocks.

Concurrence accrue, délais de plus en plus serrés, intensification des coûts… Dans ce contexte, la logistique devient un facteur de compétitivité majeur. Nombre d’entreprises rêvent de passer d’une supply chain classique à un système agile, réactif et rentable… Inspiré du lean manufacturing, le lean logistics propose une méthode structurée pour détecter les gaspillages, repenser les processus et bâtir une supply chain plus performante. Mais comment traduire ces principes en actions concrètes ?

Illustration présentant la définition du lean logistics : le lean logistics est l’application des principes du lean management à la chaîne logistique. Ses 3 grands principes sont : réduire les gaspillages, optimiser les flux, rendre la supply chain plus agile et réactive. Ses principaux objectifs sont : livrer plus vite, à moindre coût, améliorer la satisfaction client. Les grandes étapes sont : le lean management, né au Japon, chez Toyota, dans les années 50 ; le lean manufacturing, avec une diffusion internationale dans les années 80-90 chez les constructeurs automobiles et les industries manufacturières en Europe, Amérique et Asie ; le lean logistics, à partir des années 2010 dans un contexte de mondialisation, digitalisation et e-commerce.

Comprendre la méthodologie lean logistics

Avant tout, le lean logistics repose sur une démarche structurée. Trois étapes clés aident les entreprises à analyser leurs pratiques, corriger les inefficiences et mettre en place des solutions concrètes.

1/ Détecter les sources de gaspillage

La première étape consiste à repérer les gaspillages. Une tâche qui ne crée pas de valeur pour le client est un frein. Il peut s’agir de pertes de temps, de ressources ou de mouvements inutiles.

Par exemple, un entrepôt peut immobiliser trop de palettes en attente de traitement. Ou bien, une équipe peut ressaisir plusieurs fois les mêmes données.

Des gaspillages qui s’accumulent alourdissent le flux logistique.

Concrètement, comment procéder ?

1e méthode : l’analyse des flux à travers des indicateurs clés (KPI)

Principaux KPI à surveiller :

  • Taux de rupture ou de retard de livraison
  • Taux d’erreurs de picking ou de préparation
  • Temps moyen de traitement par commande
  • Niveau et rotation des stocks

Objectif : quantifier les pertes, identifier les processus inefficaces et prioriser les améliorations.

Avantage de la méthode : elle donne une base chiffrée pour justifier les actions lean.

2e méthode : le gemba walk

Principe : le manager ou consultant se rend directement sur le « gemba » (le terrain) pour observer le flux réel et échanger avec les opérateurs.

Objectif : comprendre les problèmes vécus par les équipes, détecter les gaspillages invisibles dans les rapports et recueillir des idées d’amélioration.

Avantage : engage les équipes et favorise l’appropriation de la culture lean sur le terrain.

3e méthode : l’analyse des causes racines (RCA/Ishikawa)

Principe : pour chaque problème identifié, utiliser un diagramme de causes (Ishikawa ou 5 pourquoi) pour déterminer l’origine exacte du gaspillage.

Objectif : ne pas se contenter de traiter les symptômes mais corriger la cause profonde.

Avantage : permet des solutions durables et ciblées.

4e méthode : audit des stocks et inventaires

Principe : passer en revue les niveaux de stocks, les rotations et les emplacements.

Objectif : identifier les surstocks, les produits dormants et les zones mal utilisées.

Avantage : réduit les coûts de stockage et améliore la réactivité.

Illustration présentant un des principes fondamentaux du lean logistics : identifier et éliminer les gaspillages. Dans une première colonne à gauche sont présentées les sources de gaspillage les plus fréquentes. Elles sont reliées par des flèches à leurs principales conséquences, présentées dans une deuxième colonne à droite. Exemples : surstockage, flèche vers blocage du capital et occupation inutile de l’espace ; transports à vide, flèche vers augmentation des coûts sans valeur ajoutée ; erreurs de picking, flèche vers retours coûteux.

2/ Trouver des axes d’amélioration

Une fois les gaspillages repérés, il faut analyser les causes, hiérarchiser les priorités et proposer des solutions correctives concrètes. On gagne souvent à commencer l’analyse par les zones les moins performantes. Les processus critiques sont souvent la réception des marchandises ou la préparation des commandes. Par exemple, un responsable logistique a constaté que ses équipes perdent du temps à chercher du matériel : « Nous avons cartographié chaque étape et identifié nos goulots d’étranglement. Dès lors, nous avons su où agir. »

Cette analyse devient la base du plan d’amélioration.

Des méthodes pour analyser les causes

  • Ishikawa ou diagramme en arêtes de poisson : catégoriser les causes possibles. Il peut s’agir des méthodes, matières, machines, main-d’œuvre, milieu et mesures.
  • 5 pourquoi : poser successivement « Pourquoi ? » pour chaque problème jusqu’à identifier la cause principale.

Objectif : éviter de corriger uniquement les symptômes et trouver des solutions durables.

Par exemple :

Le schéma en arêtes de poisson ou diagramme d’Ishikawa permet d’identifier les causes profondes des gaspillages selon le lean logistics. La tête représente les principaux effets des gaspillages : surcoûts, retards, insatisfaction client. Les 6 arêtes principales représentent les grandes familles de causes : méthodes, matières, machines, main-d’œuvre, milieu et mesures. Pour chaque famille, les causes détaillées sont indiquées en sous-branches. Par exemple, pour la famille « machines », il peut s’agir d’équipements obsolètes ou de racks mal organisés.

La loi de Pareto pour hiérarchiser les priorités ou le « 80/20 »

Elle permet d’identifier les 20 % de problèmes qui causent 80 % des pertes ou inefficacités.

Objectif : concentrer les efforts sur les axes d’amélioration qui auront le plus d’impact.

Trois méthodes pour proposer des solutions concrètes

1/ Brainstorming

Le brainstorming et, plus largement, les ateliers collaboratifs réunissent les équipes logistiques en vue d’aboutir à des solutions concrètes. Cela permet d’encourager la créativité et de s’appuyer sur la connaissance terrain des opérateurs. Par exemple : une équipe peut suggérer de regrouper certains produits dans une même zone pour réduire les déplacements.

2/ Benchmarking

Il s’agit de comparer ses performances avec d’autres entreprises du même secteur. Cela permet d’identifier des solutions éprouvées. Par exemple : flux tiré, automatisation partielle, digitalisation des inventaires.

3/ Simulations et tests pilotes

Avant de généraliser, il est souvent pertinent de tester les solutions sur un périmètre restreint. Par exemple : une nouvelle organisation de picking, la réorganisation des stocks ou la mise en place d’un tableau de suivi. Cela permet de mesurer l’impact réel et d’ajuster avant un déploiement à grande échelle.

3/ Concevoir un nouveau flux de travail

C’est l’étape où l’entreprise redessine son organisation avec des solutions adaptées à ses contraintes. Cela peut passer par une nouvelle disposition de l’entrepôt, une automatisation partielle ou la digitalisation des inventaires.

Les outils emblématiques du lean logistics

Le lean logistics s’appuie sur des outils concrets. Ils rendent les flux visibles, mesurables et donc plus faciles à améliorer. Trois dispositifs se distinguent par leur efficacité sur le terrain.

Les outils de tracking pour optimiser les flux : RFID et WMS (Warehouse Management System), le tracking technologique

Le suivi en temps réel est un des piliers du lean logistics. Les technologies RFID permettent de tracer chaque palette ou colis instantanément. Les logiciels WMS (Warehouse Management System) centralisent ces données et les affichent sous forme de tableaux de bord clairs. Résultat : moins d’erreurs, une meilleure gestion des stocks et une visibilité accrue sur les délais. Par exemple, un logisticien peut détecter immédiatement un colis égaré et corriger la trajectoire sans attendre.

La Value Stream Map (cartographie des chaînes de valeur)

Outil graphique, la Value Stream Map (VSM) permet de visualiser l’ensemble de la chaîne logistique, de l’approvisionnement à la livraison finale. Il est donc possible de repérer les zones de gaspillage à chaque étape. Il s’agit en général de surstockage, transports à vide, mouvements inutiles, erreurs de picking, détérioration de marchandises. Une équipe peut par exemple constater que la préparation de commandes prend deux fois plus de temps que prévu. Ou encore que les transports internes génèrent des allers-retours inutiles. Cette vue d’ensemble aide à prioriser les actions d’amélioration.

Kanban pour le lean logistics : le pilotage visuel des flux

Le Kanban repose sur des cartes, étiquettes ou signaux numériques qui déclenchent automatiquement le réapprovisionnement. Son principe est simple : produire ou déplacer uniquement ce qui est nécessaire, quand cela devient nécessaire. Ce qui permet d’éviter les ruptures tout en réduisant les excès de stock. Par exemple, un entrepôt peut fixer un seuil minimal de cartons sur une ligne de préparation. Dès que ce seuil est atteint, une carte Kanban déclenche le réassort. Résultat : un flux tiré, mieux maîtrisé et sans surcharges inutiles.

Chiffres clés observés dans les entreprises ayant mis en place le lean logistics

IndicateurGain constatéRemarques/contexteSource
Réduction des coûts logistiques totaux10 à 30 %Moyenne observée sur PME et grandes entreprises ayant déployé le lean sur l’entrepôt et les flux internesBenchmark sectoriel Womack & Jones, 1990
Réduction des niveaux d’inventaire (stocks)30 à 50 %Selon la mise en place du Kanban et de la gestion par flux tiréÉtudes de cas lean supply chain, McKinsey 2018
Réduction des coûts de transport10 à 25 %Dépend de l’optimisation des tournées et de la réduction des transports à videDeloitte, 2019
Réduction de la surface d’entreposage30 à 40 %Si réorganisation et 5 S appliquésRetours d’expérience industriels
Réduction des temps de cycle20 à 30 %Sur préparation des commandes et flux internesWomack & Jones, 1990
Amélioration de la productivité40 à 70 %Selon poste (picking, emballage) et formation des équipesCas d’entreprise lean, benchmarks sectoriels

Se former pour réussir sa transformation lean logistics

Mettre en place une démarche lean logistics demande plus que de la bonne volonté. Les équipes doivent en effet maîtriser les outils, comprendre les processus et adopter de nouveaux réflexes.

La formation devient alors un levier essentiel pour réussir la transformation, en accompagnant pas à pas l’ensemble des professionnels, qu’ils soient débutants, managers ou experts de la supply chain.

En définitive, le lean logistics est une démarche concrète qui aide les entreprises à réduire leurs coûts, fluidifier leurs flux et gagner en agilité. En détectant les gaspillages, en utilisant les bons outils et en diffusant une culture d’amélioration continue, chaque organisation peut transformer sa logistique en un véritable levier de performance. Cependant, réussir cette transformation suppose des compétences solides et partagées. La formation permet de doter les équipes du bon niveau d’expertise et des méthodes adaptées, dans un cadre pratique et opérationnel.

Notre expert

Lydia Laga

La rédaction d'ORSYS

Juriste de formation, journaliste par passion, son moteur quotidien est de transmettre une information exacte […]

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