La gestion des identités et des accès (IAM) est l’un des piliers de la sécurité des systèmes d’information. Face à la multiplication des comptes et des environnements cloud, les entreprises doivent renforcer le contrôle des accès numériques. Leur défi ? Garantir que seules les bonnes personnes accèdent aux bonnes ressources, au bon moment et pour les bonnes raisons.

L’IAM, un rempart essentiel face aux menaces
L’essor des identités numériques en entreprise
Pour rappel, l’Identity and Access Management (IAM) ou gestion des identités et des accès en français est l’ensemble des processus, règles et technologies qui permettent de gérer les identités numériques (humaines et machines) et de contrôler leurs accès aux systèmes, applications et données. Voir la définition de l’IAM dans notre glossaire cybersécurité.
Or les identités numériques (comptes utilisateurs, appareils, services et outils numériques, etc.) connaissent une croissance sans précédent au sein des entreprises. Avec un phénomène impressionnant : les identités machine surpassent largement les identités humaines.
Dans les entreprises, on compte en moyenne
Étude CyberArk 2025
82 identités machine pour 1 humaine
Évolution du nombre moyen d’identités par entreprise
Le graphique illustre une tendance claire :
- En 2025, la majorité des identités gérées par les entreprises ne sont plus humaines.
- Cela implique que la gouvernance IAM doit basculer d’un focus RH/clients vers un pilotage massif des identités machine (certificats, tokens, secrets, workloads).
- Les entreprises françaises doivent donc anticiper ce changement d’échelle, en intégrant des solutions de gestion des identités capables de gérer à la fois le volume, l’automatisation et la sécurité des identités non-humaines.
Ce phénomène est alimenté par plusieurs facteurs : l’adoption massive du cloud, le télétravail et l’ouverture aux partenaires externes.
La montée en puissance des cybermenaces
Cet essor de l’IAM s’explique aussi par la multiplication des cybermenaces qui obligent les organisations à élever leur niveau de protection.
En effet, les attaques ciblant les identités (vols de mots de passe, hameçonnage, détournement de comptes…) sont en forte hausse. Selon une enquête récente (One Identity), 7 entreprises sur 10 ont subi une cyberattaque liée à l’identité au cours de l’année écoulée.
Qui plus est, ces cyberattaques se focalisent souvent sur les identités les plus cruciales de l’entreprise visée. D’après un rapport Forbes, 74 % des violations de données majeures impliquent un abus d’identifiants à privilèges, comme des comptes administrateurs.
L’IAM comme nouveau périmètre de sécurité
L’approche traditionnelle de sécurité périmétrique (où l’on fait confiance à un utilisateur une fois à l’intérieur du réseau) ne suffit plus – aujourd’hui, l’identité elle-même est devenue le nouveau périmètre à défendre activement.
Les entreprises doivent appliquer le principe du moindre privilège, c’est-à-dire garantir que seules les bonnes personnes accèdent aux bonnes ressources, au bon moment et pour les bonnes raisons.
Il s’agit d’un défi autant technique qu’organisationnel. Chaque utilisateur (employé, fournisseur, client…) possède une identité numérique qui doit être authentifiée de façon fiable et à laquelle on n’accorde que les autorisations nécessaires et rien de plus.
C’est là que l’IAM intervient. En centralisant la gestion des identités et des droits, la gestion des identités et des accès permet d’automatiser les contrôles, de réduire les accès excessifs et de réagir rapidement en cas de compromission.
Car gérer ces accès manuellement ou de manière dispersée expose l’entreprise à des erreurs et des failles critiques.
2. La boite à outils de l’IAM moderne
Pour relever le défi de la sécurité des identités, l’IAM s’appuie sur tout un écosystème d’outils et de technologies complémentaires.
Chaque composant de l’IAM couvre un aspect clé pour vérifier l’identité des utilisateurs et contrôler leurs droits d’accès. Voici les principaux volets d’une stratégie IAM moderne, ainsi que des exemples de solutions associées.
2.1 Annuaire centralisé et fédération d’identité
La base de l’IAM repose sur un référentiel unique des utilisateurs et de leurs droits.
Des annuaires comme Active Directory (sur site) ou Microsoft Entra ID (ex-Azure AD) permettent de stocker et centraliser les identités. Cette centralisation est cruciale pour avoir une vue globale des accès et éviter les comptes dormants dans des silos.
La fédération d’identité (via des standards comme SAML, OAuth ou OIDC) vient compléter l’annuaire en permettant aux utilisateurs de se connecter à de multiples applications avec les mêmes identifiants, tout en évitant la prolifération de mots de passe.
2.2 Authentification multifacteur (MFA)
Le MFA impose à l’utilisateur de prouver son identité par au moins deux facteurs (mot de passe + code mobile, biométrie, clé physique…). C’est l’une des mesures de sécurité les plus efficaces. 99,9 % des comptes compromis n’avaient pas de MFA activé, d’après Microsoft.
En déployant le MFA sur les applications sensibles (VPN, messagerie, outils métiers), on bloque la vaste majorité des tentatives d’intrusion même si un mot de passe est volé.
De plus, des mécanismes d’authentification adaptative apparaissent : par exemple, un accès depuis un lieu inhabituel ou un nouvel appareil pourra déclencher une vérification supplémentaire.
Les solutions IAM intègrent souvent ces fonctionnalités. Okta, par exemple, est reconnu pour ses capacités avancées en authentification unique (SSO) et MFA adaptable (via SMS, push mobile, biométrie, etc.).
L’usage d’authentifications sans mot de passe (passwordless, via des clés de sécurité FIDO2, des certificats ou la biométrie) se développe également pour éliminer la vulnérabilité des mots de passe, tout en améliorant l’expérience utilisateur.
2.3 Single Sign-On (SSO)
Le SSO ou authentification unique permet à un utilisateur de se connecter une fois et d’accéder à toutes ses applications autorisées sans ressaisir ses identifiants.
Outre le confort offert aux employés (qui n’ont plus à gérer des dizaines de mots de passe), le SSO renforce la sécurité : les authentifications étant centralisées, elles sont mieux contrôlées et tracées.
Des fournisseurs SSO cloud comme Okta ou OneLogin proposent des milliers d’intégrations prêtes à l’emploi pour fédérer les accès SaaS et on-premise.
Ces outils offrent aussi des politiques contextuelles (appelées aussi orchestration Zero Trust) pour adapter les conditions d’accès en fonction du contexte (emplacement, type d’appareil, heure de la journée, etc.), et ainsi bloquer toute connexion jugée anormale ou à risque.
2.4 Gouvernance des identités (IGA)
Il s’agit de gérer l’ensemble du cycle de vie des comptes utilisateurs – de leur création à leur suppression, en passant par les modifications de droits lors des changements de rôle.
Une bonne gouvernance garantit que chaque entrée (embauche) ou sortie (départ d’un employé, fin de contrat d’un prestataire) est traitée sans délai. On crée les comptes nécessaires à l’arrivée, on modifie ou retire les accès lors d’un changement de poste, et surtout on désactive immédiatement les comptes quand une personne quitte l’organisation.
Sans ce pilotage rigoureux, des comptes orphelins prolifèrent et élargissent inutilement la surface d’attaque. Un audit dans une entreprise a ainsi révélé que 30 % des comptes utilisateurs étaient inactifs tout en restant présents dans l’annuaire, posant de sérieux risques d’accès non autorisé.
Des solutions dédiées comme SailPoint automatisent ces processus et offrent des fonctions de gouvernance (revue périodique des droits, certifications d’accès par les managers, alignement sur les règles de conformité). Grâce à des workflows d’onboarding/offboarding et à la gestion des rôles (RBAC), on s’assure que les « bons accès » sont attribués aux « bonnes personnes » et révoqués aussitôt qu’ils ne sont plus justifiés.
Pour cadrer votre démarche IAM, appuyez-vous sur des méthodes éprouvées comme EBIOS ou les normes ISO 27001/27005.
2.5 Gestion des accès à privilèges (PAM)
Les comptes à hauts privilèges (administrateurs système, comptes domaine, accès root, etc.) représentent un risque critique s’ils sont compromis, car ils ouvrent l’accès aux données les plus sensibles et aux contrôles du SI. Il est donc indispensable de les gérer avec une vigilance accrue.
Les solutions de PAM, telles que CyberArk, sont conçues spécifiquement pour verrouiller les comptes administrateurs, en stockant leurs mots de passe dans un coffre-fort chiffré, en contrôlant et enregistrant chaque session privilégiée, et en appliquant le principe du just-in-time (privilèges accordés uniquement sur demande et pour une durée limitée).
D’après l’alliance IDSA, 33 % des cyberattaques impliquent l’exploitation d’identifiants privilégiés.
Le PAM permet également de détecter tout usage anormal d’un compte privilégié (par exemple un administrateur qui accède à un système sans raison légitime) et de déclencher des alertes en temps réel.
Couplé à une politique de Zero Trust, le PAM assure qu’aucun accès administrateur n’est accordé par défaut : chaque élévation de privilège doit être justifiée et approuvée au cas par cas, réduisant drastiquement la fenêtre d’action potentielle pour un attaquant.
2.6 Surveillance, audit et analyse comportementale
Au-delà de l’attribution initiale des droits, une bonne sécurité IAM implique une surveillance continue de l’utilisation des accès. Cela inclut la journalisation des connexions et opérations des utilisateurs, des audits réguliers pour vérifier que les droits en place correspondent toujours aux besoins métier, et le déploiement d’outils de détection des anomalies.
Par exemple, des solutions intégrant de l’IA et du Machine Learning peuvent établir un profil de comportement normal pour chaque identité (horaires habituels, applications couramment utilisées…) et repérer toute activité sortant de l’ordinaire (connexion à une heure inhabituelle, extraction massive de données, etc.). En cas de comportement suspect, l’accès peut être automatiquement restreint ou suspendu en attendant une vérification. Ces mécanismes d’User Entity Behavior Analytics (UEBA) se répandent et viennent compléter l’arsenal IAM. Ils répondent à la problématique que la confiance dans une identité ne devrait plus être statique – elle doit être évaluée dynamiquement et en continu. Comme le souligne un expert, l’avenir de l’IAM consistera à lier l’identité à une évaluation de risque en temps réel à chaque tentative d’accès, en croisant de multiples signaux (contexte, appareil, comportement) plutôt que de se fier à un simple login initial.
Enfin, il est important de noter qu’il n’existe pas une solution IAM universelle convenant à tous. Le marché propose de nombreuses solutions aux périmètres variés – certaines couvrent tout (authentification, SSO, IGA, PAM) dans une plateforme unifiée, d’autres sont spécialisées sur un domaine précis (par ex. MFA ou gouvernance). Le choix dépendra de la taille de l’entreprise, de son SI (cloud, hybride, sur site), de ses contraintes sectorielles et de son budget.
3. Les bonnes pratiques pour un IAM efficace
Mettre en place l’IAM dans un système d’information est un projet transversal et complexe. De nombreuses entreprises l’ont appris à leurs dépens : plus de 50 % des projets IAM dépassent le budget initial ou les délais prévus, et selon Gartner 40 % échouent ou prennent du retard faute de coordination entre les équipes métier et IT.
Une intégration IAM mal préparée peut même perturber l’activité : plusieurs études (Forrester, Ping Identity) montrent que 2 projets IAM sur 3 provoquent des interruptions de service pendant la migration du système si elle est mal maîtrisée.
Pour éviter ces écueils, il convient d’adopter une approche méthodique. Voici les bonnes pratiques recommandées pour sécuriser les identités et accès de manière opérationnelle, de la planification du projet IAM à son déploiement au quotidien :
3.1 Impliquez toutes les parties prenantes
L’IAM n’est pas qu’un sujet purement technique – il touche aux processus RH (embauche/départ), aux règles de conformité, à l’expérience utilisateur, etc. Il est donc crucial de bâtir le projet avec une vision globale.
Dès le début, créez un groupe de travail interdisciplinaire incluant l’IT, la sécurité, les RH, les métiers, la conformité et la direction. Cette gouvernance transverse permet d’aligner les objectifs de sécurité avec les besoins fonctionnels.
Par exemple, la direction RH pourra spécifier les workflows d’onboarding à automatiser, les responsables métiers définiront quels accès sont critiques pour leurs équipes, etc.
Si on néglige cet aspect, on risque de déployer une solution en décalage avec le terrain – plus de 40 % des projets IAM échouent par manque de coordination métiers/IT, d’après Gartner.
Une communication constante, des ateliers pour recueillir les besoins et une gouvernance claire (comité de pilotage IAM) sont les garants d’une adhésion collective.
En effet, l’adhésion des utilisateurs finaux est décisive : près de 60 % des initiatives de transformation numérique échouent à cause d’une adoption insuffisante par les utilisateurs.
Il faut donc accompagner le changement, informer sur les bénéfices (par ex. moins de mots de passe grâce au SSO, plus de sécurité donc moins d’incidents), et former aussi bien les administrateurs que les utilisateurs aux nouveaux outils IAM.
3.2 Auditez l’existant et fixez des objectifs clairs
Avant de foncer dans l’intégration technique, prenez le temps de cartographier l’existant. Identifiez où se trouvent les données d’identités (annuaires multiples, bases d’applications…), quels sont les processus actuels de gestion des comptes, et relevez les vulnérabilités déjà connues.
Un audit préalable permet souvent des découvertes édifiantes – on a vu qu’un client avait 30 % de comptes dormants dans son AD, un autre qu’un même employé possédait des accès non révoqués à d’anciens systèmes.
Corriger ces failles en amont renforce immédiatement la sécurité avant même le déploiement de la solution IAM.
Sur la base de l’état des lieux, définissez ensuite précisément les objectifs du projet. Que cherche-t-on prioritairement à accomplir ? Par exemple : « garantir la suppression de tout accès sous 24h après un départ », « mettre en place l’authentification forte sur les outils critiques », « réduire de 80 % le nombre d’appels au support pour réinitialisation de mots de passe », etc.
Des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis) serviront de boussole tout au long du projet. Ils éviteront de s’égarer ou de surdimensionner la solution.
Par exemple, si l’enjeu numéro un est la conformité réglementaire, l’effort portera sur la traçabilité et les rapports d’audit; si c’est la réduction des risques de phishing, la priorité ira au MFA et au passwordless.
Ce cadrage permet aussi de hiérarchiser les chantiers : on peut décider de traiter d’abord l’IAM des collaborateurs internes, puis dans un second temps l’extension aux clients/partenaires (CIAM), etc., en fonction des ressources disponibles.
3.3 Appliquez le principe du moindre privilège et automatisez
Sur le plan opérationnel, la règle d’or est le « moindre privilège » – chaque utilisateur ne doit disposer que des accès nécessaires à sa fonction, ni plus ni moins.
En pratique, cela implique de définir des rôles clairs (par exemple : Monsieur X « Employé service marketing » accède aux outils A, B, C; Madame Y, « Manager IT » accède à D, E, F, etc.) et d’automatiser l’attribution des droits en fonction de ces rôles.
À l’arrivée d’un salarié, un workflow d’onboarding va créer son compte dans l’annuaire, l’affilier aux bons groupes/rôles et lui accorder les accès appropriés. Inversement, lors d’un départ, un processus d’offboarding automatisé doit désactiver ou supprimer tous ses comptes (messagerie, VPN, applications métier…) sans délai.
L’automatisation est essentielle pour éviter la latence humaine (un compte oublié actif pendant quelques jours suffit à une compromission).
De plus, programmez des revues régulières des droits : tous les 6 mois par exemple, les managers passent en revue les accès de leurs subordonnés et certifient qu’ils sont toujours justifiés, sinon ils demandent la révocation.
3.4 Sécuriser les comptes à privilèges de manière proactive
Les administrateurs et autres super-utilisateurs doivent faire l’objet d’une attention particulière. On limitera au maximum leur nombre et on séparera les pouvoirs (segregation of duties) pour éviter qu’une seule personne cumule tous les droits.
Mettez en place un coffre-fort à mots de passe pour ces comptes sensibles (fourni par les solutions PAM) : ainsi, les identifiants privilégiés ne sont plus connus des humains, ils sont générés aléatoirement et changés fréquemment.
L’accès à un compte admin se fait sur demande, avec justification, et il est accordé temporairement (just-in-time) puis automatiquement refermé une fois la tâche terminée.
De plus, chaque session privilégiée doit être supervisée et tracée : enregistrements vidéo des actions, ou au minimum journalisation fine des commandes exécutées. Cette traçabilité sert à détecter toute action malveillante ou erreur grave, et elle est souvent exigée lors d’audits de sécurité. En cas d’incident, elle facilitera aussi l’analyse forensique.
Considérez également la mise en place d’un système d’alerte en temps réel sur les comptes sensibles : par exemple, si un compte administrateur désactive des logs ou crée un nouvel utilisateur à privilège, l’équipe sécurité doit en être informée immédiatement.
L’approche Zero Trust recommande de ne jamais faire confiance a priori – même un admin interne pourrait agir sous la contrainte ou avoir des identifiants volés –, d’où la nécessité de vérifier et limiter chaque action.
3.5 Faciliter l’expérience utilisateur pour encourager l’adoption
Un IAM efficace ne doit pas être synonyme de contrainte excessive pour les employés, au risque qu’ils cherchent à la contourner. Il faut trouver le bon équilibre entre sécurité et productivité.
Par exemple, remplacer 5 connexions quotidiennes par un portail SSO unique va nettement améliorer la commodité pour les utilisateurs – et en même temps renforcer la sécurité (puisqu’on peut alors imposer un MFA robuste sur ce seul portail).
De même, la mise en place d’un self-service pour les mots de passe (permettre aux utilisateurs de réinitialiser eux-mêmes leur mot de passe via une procédure sécurisée) réduit les frustrations et diminue les tickets IT.
Il est aussi judicieux de sensibiliser les collaborateurs à l’importance de ces mesures : expliquez-leur que le MFA protège leur compte comme un double des clés protège une maison, que la revue des accès garantit que personne n’a de permissions injustifiées, etc. En impliquant les utilisateurs et en soignant l’ergonomie (par exemple utiliser des solutions avec application mobile simple pour le MFA, ou l’authentification sans mot de passe qui évite les saisies répétitives), on augmente l’adhésion.
En suivant ces bonnes pratiques, vous maximisez vos chances de succès pour sécuriser vos identités et vos accès.
Bien sûr, le chemin vers un IAM mature est itératif : il faut constamment ajuster les règles, prendre en compte les retours du terrain, et rester agile face aux évolutions technologiques. Justement, quelles sont les grandes tendances qui se dessinent pour l’avenir de l’IAM ?
4. Tendances émergentes et évolutions à anticiper
L’IAM est un domaine en perpétuelle évolution, poussé à la fois par les avancées technologiques et par l’ingéniosité des attaquants. En 2025, plusieurs tendances clés se dégagent et redéfinissent la manière de sécuriser les identités et les accès :
- L’ère du Zero Trust : le paradigme « ne jamais faire confiance, toujours vérifier » s’impose. L’identité devient le périmètre de sécurité central. Chaque tentative d’accès est validée en continu en fonction du contexte et du niveau de risque, même si l’utilisateur est déjà connecté au réseau.
- L’authentification sans mot de passe (Passwordless) : Pour contrer le phishing, l’industrie pousse des alternatives robustes comme les clés de sécurité FIDO2 (passkeys) et la biométrie. Ces méthodes sont non seulement plus sûres, mais aussi plus simples pour l’utilisateur.
- L’intelligence artificielle au service de la défense : l’IA et le machine learning sont désormais utilisés pour détecter en temps réel les comportements anormaux, suggérer des optimisations de droits et automatiser la réponse aux menaces, rendant l’IAM plus intelligent et proactif.
- La convergence des plateformes de sécurité : les silos entre IAM, PAM et IGA disparaissent au profit de plateformes de sécurité de l’identité unifiées. Cette intégration offre une vision à 360°, simplifie l’administration et garantit une application cohérente des politiques de sécurité sur l’ensemble du SI.
Conclusion
Sécuriser les identités et les accès via l’IAM est un chantier stratégique pour toutes les entreprises numériques. Cela passe par la mise en place d’outils robustes (SSO, MFA, PAM, IGA…), par des processus bien huilés (gestion du cycle de vie, certification, audits) et par une conduite du changement impliquant toute l’organisation.
Les bénéfices sont multiples : réduction drastique du risque de brèche, meilleure visibilité sur le qui a accès à quoi, conformité renforcée, et même gains de productivité (moins de mots de passe à gérer, moins de demandes de support). Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 57 % des entreprises estiment qu’une meilleure gestion IAM aurait permis d’éviter des cyberattaques qu’elles ont subies. L’IAM se révèle donc un investissement incontournable pour protéger votre patrimoine numérique.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un processus continu. Les menaces évoluent (phishing par IA, vols de tokens d’API, etc.), tout comme votre environnement (nouvelles applications dans le SI, nouvelles obligations réglementaires). Il faudra sans cesse adapter les politiques d’accès, mettre à jour les outils, et sensibiliser les utilisateurs.
En faisant de l’identité le cœur de la stratégie de sécurité, on construit un SI où les bonnes personnes accèdent aux bonnes ressources, au bon moment… et pour les bonnes raisons, tout simplement.

