Accueil > Métiers > RSE > Métiers à impact positif : quelles compétences et quelles formations ?

Métiers à impact positif : quelles compétences et quelles formations ?

Publié le 8 décembre 2025
Partagez cette page :

Les métiers à impact positif répondent à des enjeux clés : transition environnementale, responsabilité sociétale, attractivité et transformation des organisations. Pour les RH, ils représentent à la fois une opportunité et un défi : définir les compétences associées, recruter les bons profils et repérer les talents internes capables d’évoluer vers ces fonctions. Si ces métiers portent de fortes promesses – engagement, innovation, sens au travail – leur déploiement requiert une vision claire, des outils précis et un accompagnement durable des équipes. Alors, par où commencer ?

Image d'illustration à la une de l'article sur les métiers à impact positif

Qu’il s’agisse de se mettre en conformité ou d’atteindre une performance durable, les métiers à impact positif s’imposent désormais comme un levier stratégique pour les entreprises. Sous l’effet des contraintes réglementaires, des attentes sociétales et de l’accélération des démarches RSE (responsabilité sociétale des entreprises), les organisations doivent en effet intégrer des compétences liées à l’environnement, au social ou à l’éthique.

Les nouvelles exigences de reporting, notamment la directive CSRD et ses normes ESRS, ainsi que la taxonomie européenne, obligent les entreprises à structurer leurs données extra-financières et à professionnaliser ces fonctions.

La perception que les salariés ont de l’utilité sociale de leur entreprise progresse. Ainsi, 61 % des salariés estiment que leur entreprise a un impact positif sur la société, une conviction en hausse de 4 points en deux ans.

BAROMÈTRE NATIONAL RSE & ÉGALITE DES CHANCES, MEDEF/VERIAN, ÉDITION 2025.

Ces nouveaux enjeux imposent donc une réactualisation des stratégies RH.

Les métiers à impact positif au cœur des stratégies RH

D’abord, les métiers à impact positif rendent l’entreprise plus attractive et fidélisent quand ils s’inscrivent au cœur d’une stratégie RSE authentique. Ensuite, certains métiers sont en prise directe avec la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail), l’inclusion et la diversité. Ils contribuent ainsi à renforcer la marque employeur. Enfin, selon les métiers et les secteurs, les profils compétents sont pénuriques. Cela nécessite donc de se démarquer pour recruter les meilleurs talents et de savoir repérer les potentiels en interne.

Se sentir utile au quotidien pour les autres ou pour la planète est une des sources de satisfaction et d’engagement au travail.

Investir dans les métiers à impact positif est donc un véritable levier d’attractivité et d’engagement durable. Mais, comment recruter les bons profils sur un marché en tension ? Comment identifier les talents internes capables d’évoluer vers ces fonctions ? Et quelle stratégie de formation faut-il déployer pour favoriser la montée en compétences ?

Les familles de métiers à impact positif et leurs compétences clés

La première étape consiste à identifier les compétences clés de ces métiers à impact positif.

1 – Métiers liés à l’environnement et au climat

Les métiers liés à l’environnement et au climat sont nombreux et variés : analyste carbone, energy manager, chef de projet « énergies renouvelables », chef de projet « économie circulaire », chargé de mission « biodiversité et ressources naturelles »…

On y trouve aussi des fonctions très spécialisées, comme les responsables trajectoire carbone (SBTi) et les responsables conformité environnementale.

Compétences : analyse de données, réglementation climat, maîtrise des normes ISO, pilotage énergétique, conduite du changement et gestion de projet, maîtrise des référentiels (GHG Protocol, SBTi), compréhension de la taxonomie européenne, usage d’outils de bilan carbone, capacité à travailler avec des données complexes (reporting, tableaux de bord)…

2 – Métiers à impact social ou sociétal

On y trouve des métiers généralistes englobant les différents aspects de l’impact (économique, social, environnemental) comme le responsable RSE, le directeur des achats responsables, le consultant éthique.

Compétences : pilotage d’indicateurs ESG, audit fournisseurs, communication responsable…

Sont également représentés dans cette catégorie les métiers liés à l’inclusion et à la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail), traditionnellement rattachés aux RH : responsable diversité et inclusion (D&I), chargé de QVCT, chargé de mission « prévention des risques psychosociaux »…

Compétences : accompagnement individuel, diagnostic social, animation de dispositifs, notions de droit social et maîtrise des obligations légales (évaluation des RPS, DUERP)…

3 – Métiers de la transition business et de l’innovation durable

Parmi ces métiers : juriste RSE, analyste extrafinancier/ESG, chef de projet CSRD, « green » product owner, ingénieur « sobriété numérique », écoconcepteur, analyste du cycle de vie (ACV), sustainability manager, responsable « transformation durable »…

Compétences : gestion de projet, évaluation d’impact, analyse de double matérialité, arbitrage coût/bénéfice durable, maîtrise des outils numériques (BI, solutions de reporting extra-financier, outils de pilotage de la performance), capacité à intégrer les exigences CSRD/ESRS dans les process internes

Comment recruter efficacement sur les métiers à impact positif ? Les bonnes pratiques RH

Un des préalables à la rédaction d’une offre d’emploi impactante est de disposer de fiches de poste centrées sur l’impact, reliant les missions et activités principales à des compétences mesurables. Cela suppose de clarifier les objectifs du poste : contribution à la réduction des émissions, amélioration de la QVCT, réduction des risques fournisseurs, etc.

Il faut également avoir identifié les soft skills indispensables dans les métiers à impact : aisance relationnelle, écoute active, leadership, pragmatisme, capacité d’analyse et de synthèse, force de conviction, sens de l’éthique, sens de la diplomatie et de la négociation…

Lors de la rédaction de l’offre, gardez en tête que les meilleurs profils se méfient des postes « vitrine ». Mieux vaut donc jouer la transparence sur les moyens mis à disposition : l’existence d’un budget, l’accès aux instances (selon le cas, CSE, direction générale, codir, comex…), la composition de l’équipe, les partenaires…

Diversifier le vivier de candidats

Diffusez votre offre sur les bons canaux car les métiers à impact ont des réseaux propres : Jobs That Make Sense, Vendredi, Birdeo, ChangeNow… Ne négligez pas pour autant les réseaux « classiques » (APEC, France Travail et autres job boards généralistes) ni les réseaux associatifs (ESS…). Pensez également aux plateformes spécialisées en environnement ainsi qu’aux groupes thématiques sur LinkedIn (RSE, climat, RH durable). La présence de votre offre sur différentes plateformes augmente la diversité des candidatures.

Lors du tri des CV, ne négligez pas les profils en reconversion. Certes, leur expérience dans ce nouveau domaine est faible, voire nulle, mais grande est leur motivation.

Utiliser des tests de compétences ou des mises en situation permet d’évaluer les compétences des candidats. Par exemple : analyse d’une empreinte carbone simplifiée ou cas pratique sur un conflit entre objectifs business et exigences RSE pour tester la capacité à arbitrer et à argumenter. Mais, pour les candidats dont l’expérience est courte, il s’agira principalement d’évaluer leur appétence pour les sujets RSE.

Checklist présentant les étapes pour des recrutements réussis sur les métiers à impact positif. 8 étapes : 1/ Définir l’impact attendu (KPI) 2/ Rédiger une fiche de poste avec des compétences mesurables 3/ Rédiger une offre d’emploi impactante : quels sont les moyens ? 4/ Diffusion multicanale : cabinets de recrutement spécialisés, sites d’emploi et communautés dédiées… 5/ Présélection : analyse des CV et des motivations des candidats 6/ Test de compétences ou mise en situation (cas pratique lié à la mission) 7/ Entretien(s) 8/ Onboarding avec points de suivi réguliers (à 30/60/100 jours)

Mobilité interne : repérer et développer les talents à potentiel d’impact

Favoriser la mobilité interne, c’est d’abord repérer les talents capables de porter les projets à impact. En s’appuyant sur des indicateurs précis et des outils RH adaptés, les organisations transforment leurs collaborateurs en acteurs engagés de la transition écologique et sociale.

Les indicateurs

Exemples d’indicateurs pour repérer les profils internes :

  • curiosité
  • goût pour la formation en continu
  • participation à des initiatives RSE internes
  • aisance en gestion de projet

Les outils RH

Exemples d’outils RH à mobiliser :

  • cartographie des compétences, matrice de compétences par poste
  • résultats des entretiens professionnels
  • autopositionnement (bourse à l’emploi)
  • outils d’analyse de données pour croiser compétences, souhaits d’évolution et besoins métiers (plateformes de talent management et solutions de people analytics, boostées à l’IA)

Par exemple : matrice de compétences par poste, prêt à l’usage pour un audit interne et une cartographie.

Poste/MétierCompétences techniquesNiveau de maîtrise*Soft skillsNiveau de maîtrise*
     
   
    
    
    

*Niveaux de maîtrise : 1 = débutant, 2 = intermédiaire, 3 = avancé, 4 = expert.

Éveiller et soutenir l’intérêt des collaborateurs : créer des vocations

L’environnement est la thématique de sensibilisation n° 1 des entreprises : 90 % des structures interrogées déclarent avoir déjà sensibilisé leurs équipes à ce sujet.
Les sujets de santé mentale et de prévention des RPS arrivent en 2e position des thématiques de sensibilisation les plus plébiscitées par les entreprises (65 %).

BAROMÈTRE RSE, KANTAR INSIGHTS ET VENDREDI, ÉDITION 2024.
Exemple de mobilité interne accompagnée en 4 étapes : 1/ Repérage 2/ Validation du potentiel 3/ Formation individuelle 4/ Mission tutorée

La formation pour développer les talents

Dans la même optique, les offres de mobilité interne gagnent à spécifier les modalités de formation envisagées : fondamentaux RSE, réglementation climat, achats responsables, pilotage QVCT…

« La formation continue peut contribuer à développer les compétences des métiers en tension et des métiers émergents de la transition écologique. »

THE SHIFT PROJECT – FORMER LES ACTIFS POUR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE RAPPORT FINAL – MARS 2025

La création de parcours internes pour fidéliser

Les parcours internes permettent aux collaborateurs de se projeter à long terme dans l’entreprise. Ils permettent donc de rentabiliser l’investissement de départ (recrutement, période d’essai, formation…). Ils créent aussi des possibilités de tutorat et de mentorat favorables à la transmission des compétences, à l’instauration d’une culture apprenante et au renforcement de la culture d’entreprise.

Suivre les résultats

Le suivi des résultats s’effectue via des indicateurs clés de performance (KPI) préalablement définis au vu des objectifs à atteindre.

Exemples de KPI :

  • % de postes à impact pourvus en interne
  • taux de réussite des parcours de formation
  • amélioration des scores QVCT
  • % de réduction des émissions carbone par projet
  • taux de rétention des talents sur les métiers à impact
  • évolution des scores d’engagement des collaborateurs impliqués dans ces fonctions

Bonne pratique : lier chaque KPI à une fréquence de mesure et à un responsable.

En définitive, ancrer ces métiers dans la stratégie RH est un levier d’attractivité et d’engagement. Ces métiers fidélisent quand ils s’inscrivent au cœur d’une stratégie RSE authentique portée par toutes les strates de l’entreprise. Ils renforcent la marque employeur. Et vous, êtes-vous prêt à transformer les ambitions RSE en compétences réelles dans l’organisation ?

Notre expert

Lydia Laga

La rédaction d'ORSYS

Juriste de formation, journaliste par passion, son moteur quotidien est de transmettre une information exacte […]

domaine de formation

formations associées